Electro Swing Club Vol.1
27 May 2013 |

Interview

Minimatic : interview d’un grand Monsieur

Minimatic : interview d’un grand Monsieur

Un mélange « electro-organic swing-soul-rocking-beats » Qu’est-ce ? me direz-vous. Et bien c’est Minimatic, et c’est inclassable. En plus d’être un DJ hors normes, il a créé le label TOUR EIFFEL RECORDS qui regroupe plusieurs artistes talentueux et aussi audacieux que lui. C’était en mars 2013 que Minimatic était à Paris, on l’avait rencontré à ce moment là. Mais chez Noctamprod on se projette tellement dans le futur, qu’on a pris un peu de retard. Depuis notre rencontre Minimatic a tracé sa route, son album « MINIMATIC REMIXED » est sorti fin avril, tu peux l ‘écouter ici : COUCOUC’ESTLÀ.

Et c’est pas fini, il enregistre en ce moment un second album de quinze titres à tendance swinghop, electroswing et abstract. On pourra écouter tout ça le 13 juin à la Java où il sera présent avec Typoboy.

 

Ca fait un bout de temps déjà que tu es sur la scène electro swing ?

Ouais ! Alors sur cette scène là c’est compliqué, parce que comme t’as pu voire il y a beaucoup de prod et dans plusieurs directions. Le premier morceau d’electro swing que j’ai fait ça date déjà un peu. Avant ça je touchais à la funk, à la soul et à la musique des 60’s.

Et ça fait combien de temps que tu es dans la musique généralement ?

Je suis musicien avant tout. Enfin musicien avant d’être DJ, et je suis producteur en plus, t’imagine le mec multi-fonction quoi ! Donc ça fait 20 ans que je suis dans la musique. Après le coté DJ, donc défendre les morceaux que je produit, les jouer et tout, je sais pas ça fait peut être six ans, un truc comme ça. Avant j’ai eu plusieurs vies, j’était programmateur dans un club à Paris.

Comment t’es tombé dans la musique ?

Comme Obelix, quand j’était petit. Il y avait un piano à la maison, puis j’était batteur dans un groupe de rock à 13 ans, voilà ça a démarré comme ça. J’ai toujours eu un coté assez pop, et 70’s aussi. En fin je dis ça, mais tu sais le rétro maintenant ça veut plus dire grand chose. L’idée au final c’est toujours de recréer un son d’une certaines époques, ou jouer des instruments d’une certaine façon. Je joue de tout mais mal (rire). Je suis autodidacte en tout, mais par contre je joue tout ce dont j’ai besoin de jouer.

Comment en est-tu arrivé à l’aspect electro swing dans ta musique ?

Alors en fait dans mes musiques il y a toujours eu un coté « swing », tu vois cette espèce de truc shuffle un peu up tempo. A une époque même, quand je jouait de la soul ou de la funk, j’étais dans un mouvement qui n’existe pas vraiment en France, donc j’étais plutôt avec des gens en Allemagne ou en Angleterre. Je me retrouvais avec des musiciens qui jouaient up tempo. Même quand on faisait des trucs plus 60’s et tout. Du coup il y avait une sorte de parenté naturelle dans les morceaux, même si c’est pas exactement le même style, encore que des DJ d’electro swing se mettent à jouer un peu des sons plus crossover on pourrait dire, c’est à dire qu’ils ont un pied un peu dans autre chose. Puis à un moment j’ai fait un remix qui a bien marché, il a été pris sur beaucoup de compil. A partir de la bah je me suis pas mal pris au jeu,  mais en gardant un coté bancale, un peu rigolo, il y a toujours un peu de second degrés, des trucs à la con. En electro swing ce que j’aime bien c’est que ça mette un peu les pieds dans le plat. Ca peut s’exprimer dans pas mal de directions et de tempo, et ça c’est important, parce que en fait je trouve que c’est un des rares styles ou tu peux partir d’un tempo vraiment hip hop en 80 bpm et monter à des morceau où t’es à 160 bpm. C’est vraiment particulier quoi. A un moment il y a eu cette impression que ça devenait à la mode, mais en fait ce qui est intéressant c’est qu’il y a vraiment autre chose derrière, par exemple les gens qui apprennent à danser, c’est énorme. C’est en ça aussi que ce genre de soirée c’est vraiment important, c’est pas juste aller voir un DJ, tu fais parti du truc, les gens qui viennent font parti du spectacle, même visuellement avec les costumes.

Justement comme ça fait longtemps que t’es dans ce domaine, est-ce que tu vois l’évolution, une montée en puissance ?

Ouais, une montée en puissance, carrément ! En fait un moment en France il y avait personne, en Angleterre ça bougeait pas mal déjà, en Allemagne pareil, mais en France il n’y avait pas grand monde. Il y avait des personnes qui était souvent associées d’ailleurs soit plus à l’electro soit au BALKAN, ils étaient à la croisé des chemins. Et puis les prod sont pas mal, elles partent pas dans tous les sens. Il y a des groupes qui mettent vraiment un pied dedans, comme Deluxe avec Pony. Il y a plein d’autres gens qui apportent leur petite pierre dans le schmilblick et ça c’est intéressant, c’est ça qui construit le truc, qui fait que ça s’arrête pas. Il y a pas d’ennui c’est constamment en train d’évoluer. Ce qui est drôle c’est qu’il y a des mec qui en ont produit sans savoir exactement que c’était ça. La force de cette musique c’est que tu mélange de l’electro réel, lente ou rapide, avec un truc organique, des instrument de l’acoustique, pour une fois il y a un vrai truc qui se passe, c’est à dire que tu peux faire des live où t’as des vraies machines et des vrais instruments avec des mecs qui bastonnent des deux cotés. Il y a une belle synergie. Ca devrait s’appeler l’electro organique. Et puis je sais pas on est en période de crise hein, le swing ça a toujours marché en période de crise.

 

vintage beats vintage remix electroswing dj minimatic

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Tu disais qu’en 2013 c’était plus calme pour toi, pourquoi ?

C’est assez spéciale, je break un peu jusqu’à l’automne. J’ai acheté une maison en dehors de Paris pour avoir plus d’espace, du coup je suis à fond dedans. Mais après ça va reprendre de plus belle. Il y a peut être un album dans les tuyaux. Comme je fais vivre plusieurs choses c’est chaud, il y a mon label, j’ai déjà une tournée en Allemagne, il faut bien calculer. Puis c’est une scène qui est vaste, tu peux traverser l’atlantique. Ca commence à se réveiller aux Etats-Unis et en Asie aussi parait-il. En Russie ils l’ont carrément intégré. Ce qui est fou c’est que tu fait danser les gens à Istanbul et tu en tire les mêmes trucs qu’ici, c’est phénoménal.

Tu ressens aucune différences entres les publiques ?

Non c’est ça qui est étonnant justement. Dans cette musique la pas tant que ça, alors que dans d’autres musiques ouais carrément. On a un publique assez différents en France. Mais bizarrement sur cette scène là non, les gens ne s’ennuient pas. Il y a beaucoup de filles aussi, c’est un détail mais ça joue beaucoup. Elles ramènent des mecs et ils adhèrent assez facilement.

Est-ce qu’il y a une fonction que tu préfères entre producteur et DJ ?

C’est pas la même énergie, quand tu es en studio tu es un peu comme au cinéma quoi, tu es excessivement concentré, tu peux rester des heures sur un son. La scène c’est autre chose, les gens te renvoient énormément. Ca dépend aussi vraiment des conditions, il y a beaucoup d’interaction, alors que la majeur parties des interactions en studio c’est avec toi même.

C’est la première fois que tu fais une des soirées de Typoboy ?

Ouais, c’est la première fois. Je le connais de réputation depuis très longtemps, mais là c’est la première fois qu’on se voit et que l’on fait quelque chose ensemble. Comme je suis beaucoup plus producteur qu’un vrai remixeur, quand on me propose des sons je dénature souvent le morceau pour le refaire à ma sauce. Donc je remix pas énormément de gens extérieurement. Mais après je suis en contacte avec beaucoup de musiciens par contre, donc ce qui est agréable c’est qu’on s’échange les morceaux, ça marche assez bien. On teste un peu les trucs. Puis il y a beaucoup de soirées, la j’ai joué à Lyon, ça bouge énormément aussi. Tu te rends compte que le public doit répondre tellement il y a de soirées quoi.

Les gens sortent. Comme dans les années 20 …

Charlotte VAUTIER

3 juin 2014

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